Ce rituel reprend in extenso, en lettre d’imprimerie moderne, les manuscrits des derniers rituels connus du grade d’Apprenti déposés à la Bibliothèque Nationale de France sous la cote FM4 513, 514, 515, 516, 517, 518, et 519. Au18^ème siècle, chaque officier intervenant dans la cérémonie disposait de son rituel propre et sont donc déposés les manuscrits du rituel de l’Orateur, du Vénérable Maître qui est le plus complet des sept, du 1^er Surveillant, du 2^èmeSurveillant, du Parrain, du Préparateur et de l’Introducteur. Le Vénérable Maître en fin d’assemblée les faisait récupérer car aucun rituel ne restait à disposition des Frères après l’Assemblée.

Ces manuscrits font partie d’un ensemble communément appelé « rituels de la Triple Union », qui sont déposés au fonds maçonnique sous les numéros FM⁴ 512 à 541. Ils représentent l’ensemble des rituels destinés aux officiers d’une loge rectifiée pour les quatre grades symboliques.

Ces rituels originaux, ont été copiés directement au domicile de Jean-Baptiste Willermoz, par le Frère Taxil lors d’un voyage d’affaires à Lyon durant le premier semestre de 1802.

Le Frère Taxil était membre de la Loge « La Triple Union » à l’Orient de Marseille dont le Vénérable Maître était Claude François Achard qui avait déjà assumé auparavant la charge de Vénérable de 1784 à 1788. La Loge marseillaise avait été réveillée en 1801 sur les bases des rituels copiés et conservés par le Frère Jean-Louis Castel[1], qui en était le Second Surveillant lors de sa suspension en 1788.

Les manuscrits que Taxil avait recopiés correspondent à « la dernière révision » que Jean-Baptiste Willermoz a réalisée sur l’ensemble doctrinal et rituélique du système rectifié, il convient de les dater des années 1787 – 1788, et ce, au regard des notes manuscrites du théosophe lyonnais, datées de ces mêmes années. Cette révision concerne essentiellement le grade d’Apprenti et le grade de Compagnon, légèrement celui de Maître. En conséquence, ces rituels manuscrits sont, sauf nouvelle découverte, les plus complets et les plus aboutis dont nous disposons aujourd’hui. Le rituel général de la cérémonie de réception et tous les rituels spécifiques à chacun des officiers intervenant pendant cette cérémonie (Le Vénérable Maître bien entendu, les deux surveillants, le Frère Orateur, le Frère Parrain ou Proposant, le Frère Préparateur, le Frère Introducteur, le Frère Maître des Cérémonies, le Frère Secrétaire et le Frère Éléémosynaire) sont donc fusionnés en un seul. Ainsi, nos Frères rectifiés d’aujourd’hui, en utilisant le présent rituel, respecteront pleinement ces rituels dits de la « Triple Union » et disposeront d’un outil complet incluant tous les détails que Jean-Baptiste Willermoz a cru bon de noter et d’indiquer pour cette cérémonie.

De plus, des notes de bas de pages précisent la pratique fonctionnelle souhaitable, soit en tenant compte de la volonté clairement affichée par le rédacteur, soit en y apportant une explication provenant d’un manuscrit antérieur. Enfin, lorsqu’il arrive que la version précédente de ces rituels, celle de 1785, apporte des précisions plus détaillées notamment en ce qui concerne la gestuelle des cérémonies, nous les avons rajoutées dans le cours du texte entre [ ] en italique.

Ces copies imprimées des manuscrits originaux sont destinées avant tout, à mieux comprendre et pratiquer notre Rite.

[1]           Ce, en infraction, aux règles de l’époque.